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910, 2024

Budget Barnier : la folie c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent…

09/10/2024|0 Comments

La chronique de Patrick Pilcer 00H48 - samedi 5 octobre 2024 On attendait, on attend beaucoup de Michel Barnier et de la « rupture » qu’il souhaitait incarner. Mais pour le moment, sur le budget qu’il est en train de peaufiner, force est de constater que la célèbre phrase attribuée à Albert Einstein, « la folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent », s’applique malheureusement toujours parfaitement. Notre dérapage budgétaire, jamais vu depuis le début de la Vème République, est essentiellement dû à la conjonction de trois facteurs, que nous aurions pu anticiper. Tout d’abord nous sommes en déficit primaire depuis 50 ans. Autrement dit, même sans compter la charge des intérêts liés à notre dette abyssale, nous dépensons, structurellement, bien plus que ce que nous gagnons, contrairement à de nombreux pays. La dépense publique est largement au-dessus de nos recettes fiscales, cela dure et s’amplifie année après année. Deuxièmement, avec la hausse des taux qu’a décidé la BCE depuis deux ans, nous endetter nous coûte plus. Même M de Lapalisse le sait. Sans revenir sur ce qui me paraît relever d’une erreur de compréhension de la situation économique par la BCE, la Banque Centrale pensait lutter contre l’inflation en montant les taux d’intérêt. Or, cette inflation était due à des éléments exogènes sur lesquels les taux d’intérêts n’avaient que peu de prise. Par exemple, la fin de la pandémie a entraîné un redémarrage simultané des économies partout dans le monde, d’où un effet de goulot d’étranglement, et une hausse des prix. De même la guerre lancée par la Russie sur l’Ukraine a entraîné une hausse des matières premières. Deux situations qui sont en train de se résorber et sur lesquelles la hausse de taux n’a que peu d’effets. Par contre ces hausses des taux successives, et trop importantes, ont d’une part ralenti toute l’économie européenne et d’autre part ont renchéri le coût de notre endettement. Merci Christine Lagarde et la BCE Troisièmement, la France demeure incapable d’augmenter son taux de croissance, contrairement à de nombreux pays là encore. Nous n’arrivons pas à créer plus de richesse, nous stagnons, et cela se voit dans nos rentrées fiscales. Cette incapacité à créer plus de richesses devient un Mal Français, un problème là encore structurel, nous chutons dans les classements sur notre capacité à générer de la croissance, une chute corrélée à celle des classements PISA d’ailleurs, sur l’état de notre système éducatif. Si nous avions créé plus de richesses, nous aurions perçu bien plus de TVA et d’impôts sur les sociétés, nous aurions augmenté plus nos salariés, qui du coup auraient consommé plus, une boucle vertueuse s’il en est. Rien de tout cela. Nous ne pouvons pas grand-chose sur la politique de la BCE, indépendante a priori, mais nous avons un zéro pointé sur la création de richesse et sur notre nécessaire équilibre budgétaire, sur notre solde primaire. La rupture que devrait incarner Michel Barnier doit se situer précisément là, sur notre capacité à ne pas dépenser plus que ce que [...]

2404, 2024

Combien de jours par an la France vit-elle à crédit ?

24/04/2024|0 Comments

Le gouvernement multiplie les annonces de mesures d’économies, tout en laissant son chéquier ouvert. Ce qui conduit, sans surprise, à la dérive budgétaire. Publié le 15/04/2024 par Clara Dealberto et Beatrice Parrino lecture 2 min Cette année, la France va emprunter 285 milliards d’euros sur les marchés, selon le programme de l’agence France Trésor. © Xavier Francolon/SIPA / SIPA / Xavier Francolon/SIPA À entendre Emmanuel Macron et le gouvernement, les caisses de l’État déborderaient d’argent. Une corporation se plaint ; une aide publique est débloquée, illico presto. C’est d’ailleurs devenu la marque de fabrique de ce chef de l’État, élu depuis 2017. Bien sûr, il a été aux prises avec la crise sanitaire, lié au Covid, les conséquences de la guerre en Ukraine, l’explosion des prix de l’énergie… Mais juger, un peu de ces incroyables largesses : 17 milliards d’euros pour les mesures Gilets jaunes 7 milliards pour la transition énergétique 2 milliards pour un plan vélo 290 millions pour les buralistes150 millions pour la restructuration agricole, etc. Tous ces chèques conduisent, notre trajectoire budgétaire, a dévié au point d’être loin de respecter les standards imposés par le Traité de Maastricht. Notre déficit était de 5,5 % en 2023, selon l’INSEE ; le gouvernement jure qu’il devrait atteindre les 5,1 % en 2023 cette année, soit bien au-dessus des 3 %, bornes fixées par Bruxelles. Quant à notre dette, elle dépasse les 3 100 milliards d’euros fin 2023. Ainsi, pour contenir la déroute des comptes, le gouvernement a dégainé un plan d’économies de 20 milliards. Une broutille qui ne devrait guère redonner de l’air à notre économie ? Vraisemblablement, car aucune réforme structurelle n’a été annoncée. Cette année, la France va emprunter 285 milliards d’euros sur les marchés, selon le programme de l’agence France Trésor. La charge de la dette était initialement budgétée à 52,2 milliards. Mais pour bien saisir à quel point, notre pays vit au-dessus de ses moyens, nous avons demandé à l’Institut Molinari, un think tank libéral (groupe d'étude et réflexion privé) de calculer pour nous à partir de quel jour la France vit à crédit. Les chiffres sont sans appel. Le jour où les administrations publiques françaises ont tout dépensé : En 1978 : le 16 décembre En 1981 : le 13 décembre, en 1988 : le 12 décembre En 1995 : Le 27 novembre en 2002 : le 9 décembre en 2007 : le 10 décembre En 2017 : le 9 décembre 2022 En 2022 : le 1er décembre en 2023 En 2023 : le 22 novembre En soi, il n’est pas grave de s'endetter. Sauf, que dans le cas de la France, il s’agit de passer par l’emprunt pour financer des dépenses courantes, et non pas pour réaliser de vrais investissements ; rien sur l’intelligence artificielle, rien sur les nouvelles technologies, rien sur la recherche, rien sur l’industrie, rien sur l’accompagnement du vieillissement de la population, rien sur l’éducation… et que dire de l’état de délabrement, de nos services publics, entre parenthèses (hôpitaux, école…) En 1999, nous étions [...]

204, 2024

Plan eau : un an plus tard, un bilan en demi-teinte pour le gouvernement

02/04/2024|0 Comments

Par Anne Feitz Publié le 23 mars 2024 à 08:27 Des travaux ont été engagés sur des fuites dans les réseaux d'eau potable, de nouveaux projets de réutilisation des eaux usées ont été lancés. Mais les promesses sur la qualité de l'eau ou sur les nouveaux moyens financiers pour les agences de l'eau tardent à se matérialiser. La gestion de l'eau s'est-elle améliorée depuis l'annonce en grande pompe par Emmanuel Macron d'un vaste plan antisécheresse, fin mars 2023 ? Même si le gouvernement se targue d'avoir engagé « 100 % des 53 mesures annoncées » (dont 14 effectivement mises en oeuvre), le bilan global, un an plus tard, reste mitigé. Annoncé dans la foulée de la sécheresse de l'été 2022, qui avait brutalement rappelé que l'eau est une ressource précieuse, ce plan visait à inciter aux économies (-10 % de consommation d'ici à 2030), à optimiser son utilisation en réduisant les fuites, par exemple, mais aussi à améliorer la qualité de l'eau en s'attaquant aux pollutions. Promesses sur la réduction des pollutions En déplacement en Meurthe-et-Moselle pour présenter la liste promise des 50 sites industriels engagés dans des plans d'économies, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, s'est félicité de plusieurs avancées notables. Concernant les fuites, 93 des 171 « points noirs » (identifiés l'an dernier pour leur taux de perte supérieur à 50 %) ont fait l'objet de travaux, pour 125 millions d'euros dont 59 millions d'aides accordées par les agences de l'eau. Le plan avait prévu de débloquer pour cela 180 millions d'euros. Les projets de réutilisation des eaux usées se sont aussi multipliés : le ministre a évoqué « plus de 700 projets en service ou à l'étude », pour un objectif de 1.000 en 2027, grâce à la parution de plusieurs décrets en ce sens. Mais d'autres mesures annoncées, comme la généralisation de la tarification progressive, ont fait flop. Publié fin novembre, le rapport promis du Conseil économique social et environnemental sur le sujet a conclu que les conditions d'une telle généralisation n'étaient pas réunies. Les grandes promesses sur la réduction des pollutions ont aussi été mises sur pause. « Ce sera le sujet de l'année qui vient, nous avons des marges d'amélioration dans ce domaine », a reconnu Christophe Béchu. Le plan prévoyait notamment une protection accrue des aires de captage, en y réduisant par exemple l'utilisation des pesticides. « Nous craignons que les mesures correspondantes prévues dans le plan Ecophyto n'y soient pas maintenues », avance Régis Taisne, chef du département eau à la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR). Agriculteurs exemptés Surtout, les moyens supplémentaires promis pour les agences de l'eau semblent également se dégonfler. Emmanuel Macron avait évoqué une enveloppe de 475 millions d'euros, qui devaient notamment provenir d'une meilleure répartition des redevances entre usagers . Alors que le projet de loi de finances pour 2024 avait prévu de ponctionner davantage les industriels (pour 120 millions) et les agriculteurs (pour 47 millions), le gouvernement a finalement accepté d'exempter les agriculteurs . « Par ailleurs plusieurs autres programmes financiers ont été amputés, au détriment des agences de l'eau », dénonce Régis Taisne. La colère des agriculteurs et le creusement du déficit public ont eu raison des ambitions sur l'eau, en tout [...]

603, 2024

Nvidia, Air Liquide : les trois leçons d’une folle semaine en Bourse

06/03/2024|0 Comments

Par Christian Fontaine de Le Revenu le 28/02/2024 Deux valeurs font le buzz sur les marchés en ce moment : une américaine Nvidia (+ 16,4% en cinq séances), une française Air Liquide (+ 10,5% en sept jours). Tirant toute la cote vers le haut. En une semaine, le Cac 40 a doublé sa performance cumulée depuis le 1er janvier (+ 5%). https://youtu.be/sd-DzG4hAoM Restez investi quoi qu’il arrive Les investisseurs qui sont sortis du marché il y a dix jours affichent, aujourd’hui une performance deux fois moindre que ceux qui sont restés investis. Seuls les traders peuvent gagner de l’argent en multipliant les allers-retours. L’investisseur lambda doit acheter des actions et les conserver dans la durée (stratégie « buy and hold »). N’oubliez pas que la performance annuelle des indices se fait sur quelques séances. Priorité aux belles valeurs de croissance même chères La flambée de Nvidia et Air Liquide montrent que dans la configuration actuelle de marché ce sont les belles valeurs de croissance même chères qui s’en sortent le mieux. La stratégie « value » (investir dans des actions décotées) n’est pas morte pour autant. Mais, en 2024, un investisseur prudent qui se positionne dans la durée, doit privilégier l’approche « growth » (investir dans des actions à croissance rapide comme Nvidia) et les belles valeurs de fond de portefeuille (Air Liquide). Gestion en direct et intermédiée se complètent  Détenue par plus de 700 000 petits porteurs, Air Liquide est, en France, l’une des valeurs préférées des actionnaires individuels. Pour profiter de la hausse de son cours et de son dividende dans la durée, Le Revenu conseille de la détenir en direct depuis un compte-titres ordinaire ou un plan d’épargne en action (PEA) . Investir dans Nvidia en direct est possible mais coûteux en frais et pénalisant sur le plan fiscal (double imposition des dividendes). Surtout, dans un monde de la tech très volatil ou une technologie chasse l’autre, rien ne permet d’affirmer que dans cinq ans Nvidia sera toujours la valeur la plus attrayante de son secteur. Autant de raisons qui nous incitent à jouer la valeur indirectement via un fonds d’investissement, dans l’idéal un ETF qui réplique la performance du Nasdaq ou d’un indice américain plus large et moins risqué comme le S&P 500. Dans notre vidéo, plus de conseils patrimoniaux pour optimiser vos investissements boursiers 2024.