Actualités

204, 2024

Plan eau : un an plus tard, un bilan en demi-teinte pour le gouvernement

02/04/2024|0 Comments

Par Anne Feitz Publié le 23 mars 2024 à 08:27 Des travaux ont été engagés sur des fuites dans les réseaux d'eau potable, de nouveaux projets de réutilisation des eaux usées ont été lancés. Mais les promesses sur la qualité de l'eau ou sur les nouveaux moyens financiers pour les agences de l'eau tardent à se matérialiser. La gestion de l'eau s'est-elle améliorée depuis l'annonce en grande pompe par Emmanuel Macron d'un vaste plan antisécheresse, fin mars 2023 ? Même si le gouvernement se targue d'avoir engagé « 100 % des 53 mesures annoncées » (dont 14 effectivement mises en oeuvre), le bilan global, un an plus tard, reste mitigé. Annoncé dans la foulée de la sécheresse de l'été 2022, qui avait brutalement rappelé que l'eau est une ressource précieuse, ce plan visait à inciter aux économies (-10 % de consommation d'ici à 2030), à optimiser son utilisation en réduisant les fuites, par exemple, mais aussi à améliorer la qualité de l'eau en s'attaquant aux pollutions. Promesses sur la réduction des pollutions En déplacement en Meurthe-et-Moselle pour présenter la liste promise des 50 sites industriels engagés dans des plans d'économies, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, s'est félicité de plusieurs avancées notables. Concernant les fuites, 93 des 171 « points noirs » (identifiés l'an dernier pour leur taux de perte supérieur à 50 %) ont fait l'objet de travaux, pour 125 millions d'euros dont 59 millions d'aides accordées par les agences de l'eau. Le plan avait prévu de débloquer pour cela 180 millions d'euros. Les projets de réutilisation des eaux usées se sont aussi multipliés : le ministre a évoqué « plus de 700 projets en service ou à l'étude », pour un objectif de 1.000 en 2027, grâce à la parution de plusieurs décrets en ce sens. Mais d'autres mesures annoncées, comme la généralisation de la tarification progressive, ont fait flop. Publié fin novembre, le rapport promis du Conseil économique social et environnemental sur le sujet a conclu que les conditions d'une telle généralisation n'étaient pas réunies. Les grandes promesses sur la réduction des pollutions ont aussi été mises sur pause. « Ce sera le sujet de l'année qui vient, nous avons des marges d'amélioration dans ce domaine », a reconnu Christophe Béchu. Le plan prévoyait notamment une protection accrue des aires de captage, en y réduisant par exemple l'utilisation des pesticides. « Nous craignons que les mesures correspondantes prévues dans le plan Ecophyto n'y soient pas maintenues », avance Régis Taisne, chef du département eau à la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR). Agriculteurs exemptés Surtout, les moyens supplémentaires promis pour les agences de l'eau semblent également se dégonfler. Emmanuel Macron avait évoqué une enveloppe de 475 millions d'euros, qui devaient notamment provenir d'une meilleure répartition des redevances entre usagers . Alors que le projet de loi de finances pour 2024 avait prévu de ponctionner davantage les industriels (pour 120 millions) et les agriculteurs (pour 47 millions), le gouvernement a finalement accepté d'exempter les agriculteurs . « Par ailleurs plusieurs autres programmes financiers ont été amputés, au détriment des agences de l'eau », dénonce Régis Taisne. La colère des agriculteurs et le creusement du déficit public ont eu raison des ambitions sur l'eau, en tout [...]

603, 2024

Nvidia, Air Liquide : les trois leçons d’une folle semaine en Bourse

06/03/2024|0 Comments

Par Christian Fontaine de Le Revenu le 28/02/2024 Deux valeurs font le buzz sur les marchés en ce moment : une américaine Nvidia (+ 16,4% en cinq séances), une française Air Liquide (+ 10,5% en sept jours). Tirant toute la cote vers le haut. En une semaine, le Cac 40 a doublé sa performance cumulée depuis le 1er janvier (+ 5%). https://youtu.be/sd-DzG4hAoM Restez investi quoi qu’il arrive Les investisseurs qui sont sortis du marché il y a dix jours affichent, aujourd’hui une performance deux fois moindre que ceux qui sont restés investis. Seuls les traders peuvent gagner de l’argent en multipliant les allers-retours. L’investisseur lambda doit acheter des actions et les conserver dans la durée (stratégie « buy and hold »). N’oubliez pas que la performance annuelle des indices se fait sur quelques séances. Priorité aux belles valeurs de croissance même chères La flambée de Nvidia et Air Liquide montrent que dans la configuration actuelle de marché ce sont les belles valeurs de croissance même chères qui s’en sortent le mieux. La stratégie « value » (investir dans des actions décotées) n’est pas morte pour autant. Mais, en 2024, un investisseur prudent qui se positionne dans la durée, doit privilégier l’approche « growth » (investir dans des actions à croissance rapide comme Nvidia) et les belles valeurs de fond de portefeuille (Air Liquide). Gestion en direct et intermédiée se complètent  Détenue par plus de 700 000 petits porteurs, Air Liquide est, en France, l’une des valeurs préférées des actionnaires individuels. Pour profiter de la hausse de son cours et de son dividende dans la durée, Le Revenu conseille de la détenir en direct depuis un compte-titres ordinaire ou un plan d’épargne en action (PEA) . Investir dans Nvidia en direct est possible mais coûteux en frais et pénalisant sur le plan fiscal (double imposition des dividendes). Surtout, dans un monde de la tech très volatil ou une technologie chasse l’autre, rien ne permet d’affirmer que dans cinq ans Nvidia sera toujours la valeur la plus attrayante de son secteur. Autant de raisons qui nous incitent à jouer la valeur indirectement via un fonds d’investissement, dans l’idéal un ETF qui réplique la performance du Nasdaq ou d’un indice américain plus large et moins risqué comme le S&P 500. Dans notre vidéo, plus de conseils patrimoniaux pour optimiser vos investissements boursiers 2024.

2601, 2024

La Lettre d’Édouard Carmignac – Janvier 2024

26/01/2024|0 Comments

Tous les trimestres, Édouard Carmignac prend la plume pour commenter les enjeux économiques, politiques et sociaux du moment. Edouard Carmignac source google image Madame, Monsieur, Tout au long de cette dernière année, je vous ai écrit que le pessimisme ambiant ne me semblait pas justifié. Si les principaux foyers d’incertitude recelaient - et recèlent encore – bien des opportunités sous-jacentes, leur accumulation était néanmoins une incitation à un optimisme mesuré. Qu’en est-il aujourd’hui ? Selon nous, les principaux sujets de préoccupation se focalisent autour des trois pôles suivants : La soutenabilité d’un endettement mondial élevé  L’évolution de l’endettement public au cours des vingt dernières années est alarmante. En moins de vingt ans, les ratios de dette rapportée aux PNB des principaux pays développés ont doublé, dépassant 100% dans la plupart des cas. En outre, la hausse récente des taux d’intérêt alourdit le fardeau de ces dettes et obère la solvabilité des pays emprunteurs. L’objectif modeste d’une stabilisation d’un ratio d’endettement suppose en effet que le taux de croissance soit égal au taux moyen d’intérêt payé par un Etat dans l’hypothèse de déficits publics zéro, charges d’intérêt comprises. Compte-tenu des laxismes budgétaires prévalents, l’atteinte de cet objectif est politiquement irréaliste. Aussi est-il essentiel que les taux d’intérêt réels soient le plus bas possible et en tous les cas en-deçà des taux de croissance réels, inflation déduite. Gageons que la compression des taux réels va devenir l’un des axes directeurs des politiques monétaires au cours des prochains mois, d’autant que la réduction des tensions inflationnistes redonne de la marge de manœuvre aux Banques Centrales. Ainsi, dès décembre dernier, les ténors de la FED ont signalé l’approche d’un assouplissement monétaire, sous la forme d’une baisse de taux accompagnée d’une cessation totale ou partielle de leurs ventes d’effets publics. La résilience de l’activité mondiale La perspective d’une baisse des taux d’intérêt est naturellement un facteur de soutien à l’ensemble de l’activité, le secteur de la construction étant particulièrement favorisé. Son impact sera amplifié par la poursuite de politiques budgétaires accommodantes, notamment aux Etats-Unis où l’échéance électorale de novembre prochain incitera l’administration démocrate à se montrer généreuse. Enfin, l’accalmie sur l’ensemble des prix des matières premières et principalement de l’énergie, accroît le pouvoir d’achat des consommateurs dont la confiance est soutenue par des marchés de l’emploi porteurs. Qui aurait pu imaginer les prix actuels du gaz naturel et du pétrole, la guerre d’Ukraine s’enlisant et le Moyen-Orient à l’état de poudrière ? Les risques géopolitiques Nous n’avions pas envisagé un enlisement de la guerre en Ukraine, tant nos informations sur l’armée russe ne laissaient présager sa résistance aux offensives ukrainiennes. Or, l’impunité présente de V. Poutine incite Xi Jinping à mener une politique autarcique et nourrit ses ambitions taïwanaises. Enfin, la crise au Moyen-Orient avive brutalement les tensions d’une région notoirement instable, surarmée, avec des jeux d’alliances suscitant des risques d’extension des conflits à faire frémir. Si une accalmie prochaine de ces tensions est illusoire, il n’est pas déraisonnable d’escompter que le jeu des interdépendances des différentes [...]

1512, 2023

La France, championne du monde des impôts

15/12/2023|0 Comments

LE CHIFFRE DE LA SEMAINE. Avec un montant de prélèvements obligatoires représentant en 2022 46,1 % du PIB, elle devance la Norvège et l’Autriche. Publié le 13 décembre 2023 par P. la vidéo ; https://www.lepoint.fr/economie/la-france-championne-du-monde-des-impots-13-12-2023-2546926_28.php#11 voir la vidéo Selon l'édition 2023 des « Statistiques des recettes publiques » que vient de publier l'OCDE, la France est redevenue en 2022 championne du monde des impôts, avec un taux de prélèvements obligatoires (PO) représentant 46,1 % du PIB, contre 45,2 % en 2021. Elle a détrôné de sa première place le Danemark, où le niveau d'imposition a enregistré l'année dernière une baisse spectaculaire de 5 points de PIB, à 41,9 %, « essentiellement du fait de la contraction des recettes de l'impôt sur le revenu », explique l'OCDE. Le Danemark se trouve désormais relégué au septième rang mondial. C'est la Norvège que l'on retrouve, derrière la France, à la deuxième place du classement 2022 des pays les plus imposés (44,3 % du PIB, + 1,8 point par rapport à 2021), en raison principalement d'un bond des recettes de l'impôt sur les sociétés (IS) provenant des bénéfices exceptionnels réalisés par les entreprises du secteur de l'énergie. Avec un ratio PO/PIB de 43,1 %, l'Autriche monte sur la troisième marche du podium, devançant la Finlande (43 %) et l'Italie (42,9 %). Le Mexique a le taux le plus bas des pays de l'OCDE À l'autre bout de l'échelle, le Mexique est, parmi les 38 pays de l'OCDE, celui qui présente le niveau de prélèvements obligatoires le plus bas (16,9 % du PIB), suivi par la Colombie (19,7 %), la Turquie (20,8 %) et l'Irlande (20,9 %). En comparaison, ce ratio s'établit à 27,2 % en Suisse, 27,7 % aux États-Unis, 35,3 % au Royaume-Uni et 39,3 % en Allemagne. En moyenne, le montant des impôts a représenté 34 % du PIB dans la zone OCDE en 2022, en recul de 0,2 point par rapport à 2021, notamment en raison principalement des réductions des taxes sur l'énergie décidées face à l'envolée des cours. La baisse constatée en 2022 a fait suite à deux années d'augmentation pendant la pandémie de Covid-19 (+ 0,2 point en 2020 et + 0,6 point en 2021). Enfin, sur le long terme, le ratio impôts/PIB s'inscrit en forte hausse dans les pays de l'OCDE, étant passé de 24,9 % en moyenne en 1965 à 34 % en 2022. Au cours de cette période, il a augmenté de près de 13 points en France (de 33,4 % à 46,1 %) mais d'un peu plus de quatre points seulement aux États-Unis (de 23,5 % à 27,7 %).