Le gouvernement multiplie les annonces de mesures d’économies, tout en laissant son chéquier ouvert. Ce qui conduit, sans surprise, à la dérive budgétaire.

Publié le 15/04/2024 par Clara Dealberto et Beatrice Parrino lecture 2 min

Cette année, la France va emprunter 285 milliards d’euros sur les marchés, selon le programme de l’agence France Trésor.

Cette année, la France va emprunter 285 milliards d’euros sur les marchés, selon le programme de l’agence France Trésor. © Xavier Francolon/SIPA / SIPA / Xavier Francolon/SIPA

À entendre Emmanuel Macron et le gouvernement, les caisses de l’État déborderaient d’argent. Une corporation se plaint ; une aide publique est débloquée, illico presto.

C’est d’ailleurs devenu la marque de fabrique de ce chef de l’État, élu depuis 2017. Bien sûr, il a été aux prises avec la crise sanitaire, lié au Covid, les conséquences de la guerre en Ukraine, l’explosion des prix de l’énergie…

Mais juger, un peu de ces incroyables largesses :

  • 17 milliards d’euros pour les mesures Gilets jaunes
  • 7 milliards pour la transition énergétique
  • 2 milliards pour un plan vélo
  • 290 millions pour les buralistes
  • 150 millions pour la restructuration agricole, etc.

Tous ces chèques conduisent, notre trajectoire budgétaire, a dévié au point d’être loin de respecter les standards imposés par le Traité de Maastricht. Notre déficit était de 5,5 % en 2023, selon l’INSEE ; le gouvernement jure qu’il devrait atteindre les 5,1 % en 2023 cette année, soit bien au-dessus des 3 %, bornes fixées par Bruxelles.

Quant à notre dette, elle dépasse les 3 100 milliards d’euros fin 2023. Ainsi, pour contenir la déroute des comptes, le gouvernement a dégainé un plan d’économies de 20 milliards. Une broutille qui ne devrait guère redonner de l’air à notre économie ? Vraisemblablement, car aucune réforme structurelle n’a été annoncée.

Cette année, la France va emprunter 285 milliards d’euros sur les marchés, selon le programme de l’agence France Trésor.

La charge de la dette était initialement budgétée à 52,2 milliards. Mais pour bien saisir à quel point, notre pays vit au-dessus de ses moyens, nous avons demandé à l’Institut Molinari, un think tank libéral (groupe d’étude et réflexion privé) de calculer pour nous à partir de quel jour la France vit à crédit.

Les chiffres sont sans appel.

Le jour où les administrations publiques françaises ont tout dépensé :

En 1978 : le 16 décembre

En 1981 : le 13 décembre,

en 1988 : le 12 décembre

En 1995 : Le 27 novembre

en 2002 : le 9 décembre

en 2007 : le 10 décembre

En 2017 : le 9 décembre 2022

En 2022 : le 1er décembre en 2023

En 2023 : le 22 novembre

En soi, il n’est pas grave de s’endetter. Sauf, que dans le cas de la France, il s’agit de passer par l’emprunt pour financer des dépenses courantes, et non pas pour réaliser de vrais investissements ; rien sur l’intelligence artificielle, rien sur les nouvelles technologies, rien sur la recherche, rien sur l’industrie, rien sur l’accompagnement du vieillissement de la population, rien sur l’éducation… et que dire de l’état de délabrement, de nos services publics, entre parenthèses (hôpitaux, école…)

En 1999, nous étions moins endettés que la zone euro (11% de PIB en moins).  En 2009, après la grande crise financière, nous avions rejoint la moyenne de la zone euro. 

Et maintenant ? Nous sommes à 25 points au dessus…

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