MINGZI•08/03/2023 – Boursorama

https://www.boursorama.com/patrimoine/actualites/les-fonds-en-euros-de-l-assurance-vie-subissent-une-forte-decollecte-faut-il-s-inquieter-11b4b641c3e8089ccc660ccd8e970e7b

La collecte nette des fonds en euros de l’assurance vie est fortement négative en janvier 2023, à – 2,4 milliards d’euros, résultat d’un effet « pouvoir d’achat » et d’un effet « Livret A ». Faut-il s’inquiéter pour la bonne santé des fonds en euros ?

Un effet « pouvoir d’achat » et un effet « livret A »

En janvier 2023, les cotisations en assurance vie sont en hausse de 1% par rapport à janvier 2022 (à 14,1 milliards d’euros) selon les derniers chiffres publiés par France Assureurs, un niveau qu’elles n’avaient pas atteint depuis janvier 2006. Si la collecte nette (les cotisations moins les retraits et les prestations décès) est globalement positive (+ 1,2 milliard d’euros sur le mois), fonds en euros et supports unités de compte ne sont pas logés à la même enseigne. En effet, la collecte nette en unités de compte reste largement positive à + 3,6 milliards d’euros, un niveau proche de son record atteint en janvier 2022. En revanche, la collecte nette sur le fonds en euros est largement négative à – 2,4 milliards d’euros. Au global, la collecte nette de janvier 2023 est presque trois fois inférieure à celle de janvier 2022.

La décollecte sur le fonds en euros s’explique en partie par un effet « pouvoir d’achat » qui conduit certains Français à puiser dans leur épargne pour financer leurs besoins et projets. Mais elle s’explique aussi par un effet « Livret A ».  Le taux du Livret A a été porté à 3% le 1er février 2023, un niveau que les fonds en euros de l’assurance vie ont du mal à concurrencer : le taux moyen des fonds en euros pour 2022 devrait atteindre environ 2% (avant fiscalité). D’ailleurs, la collecte nette du Livret A en janvier 2023 a atteint 9,27 milliards d’euros, selon la Caisse des Dépôts, un record pour un mois de janvier.

Faut-il s’inquiéter pour les fonds en euros ?

Les fonds en euros sont composés à 80% d’obligations . Avec la baisse des taux d’intérêt ces dix dernières années, les assureurs ont acheté des obligations dont les rendements n’ont cessé de baisser. Avec la remontée brutale des taux de ces derniers mois, le rendement des obligations nouvellement émises est lui aussi remonté.

La décollecte sur le fonds en euros peut contraindre les assureurs à vendre les obligations en portefeuille. Or, celles-ci ont perdu de la valeur puisque moins rémunératrices que les obligations récemment émises. Les assureurs qui vendent ces obligations subissent donc une moins-value.

À ce stade et bien que la situation puisse évoluer, il ne semble pas y avoir lieu de s’inquiéter.
Les assureurs ont constitué des « réserves de capitalisation », dont la vocation est justement de pouvoir amortir les moins-values obligataires. Par ailleurs, les assureurs ont régulièrement constitué des provisions : en 2021, les assureurs avaient en moyenne en réserve l’équivalent de 5,4 % de rendement, selon l’ACPR.Copyright © Mingzi